Nous sommes confrontés de manière trop régulière à plusieurs mythes liés à la retraite des médecins. Des idées reçues comme l’âge d’ouverture des droits à la retraite, les conditions d’obtention de la retraite à taux plein ou le cumul emploi – retraite qui provoquent des pertes de droits conséquentes.
Pour cette raison nous avons trouvé nécessaire de revenir sur plusieurs points pour mettre fin une bonne fois pour toute à ces croyances infondées.
L’âge légal :
On entend trop souvent les médecins dire qu’ils ne peuvent pas liquider avant 67 ans : C’EST FAUX
Comme pour tous, l’âge d’ouverture des droits à la retraite des médecins est 62 ans (pour ceux nés à partir de 1955). Les médecins ont aussi le droit à la retraite anticipée pour carrière longue (attention : la complémentaire CARMF ne peut être déclenchée qu’a compter de 62 ans) ou la retraite anticipée pour handicap, s’ils remplissent toutes les conditions bien entendu.
Comme les médecins ont effectué de longues études et qu’ils ne s’imaginent pas que durant celles-ci, leurs stages ou 1ère année d’internat rapportent des trimestres puisqu’on valide des trimestres en fonction de revenus perçus et non pas en fonction d’une durée. D’ailleurs l’audit de leur carrière révèle très souvent des manques et, après avoir récupéré des trimestres non enregistrés, il s’avère que le taux plein n’est plus si loin…
Exemple : le docteur C. pense liquider à 67 ans car il lui manque des trimestres pour avoir le taux plein or, après reconstitution de sa carrière, nous récupérons 6 trimestres auprès de différents hôpitaux. Il ne lui en manque plus que 8 pour liquider à taux plein à 63 ans. Le rachat coûte 34 000€ moins une réduction fiscale de 12 000€ pour percevoir sa retraite 2 ans plus tôt avec une pension mensuelle nette de 4 300€. Le gain est de 4 300 x 24 mois – (34 000 – 12 000) = 57 200€.
Cerise sur le gâteau : il peut cumuler ses pensions et ses revenus sans aucun plafond de revenus : cela s’appelle le cumul emploi-retraite libéralisé.
Par contre comme pour tout professionnel libéral, la date d’effet de la demande de retraite auprès de la CARMF doit être le premier jour d’1 trimestre civil.
Comme pour tout le monde, les médecins peuvent demander leur retraite à taux plein, s’ils ont :
- Le nombre de trimestres requis pour atteindre le taux plein. Ce nombre variant selon l’année de naissance.
- Ou le taux plein d’office par l’âge (entre 65 – 67 ans selon l’année de naissance)
- Le cumul emploi – retraite :
- Si le médecin demande sa retraite à taux plein, il aura le droit au cumul emploi – retraite déplafonné sans aucune limite de revenus. C’est-à-dire qu’il peut allègrement continuer son activité et percevoir en plus sa pension de retraite.
- S’il demande sa retraite à taux minoré, ses revenus professionnels ne devront pas dépasser le plafond de la sécurité sociale (41 136 € valeur 2022).
- Quelques exceptions sont toutefois à retenir :
- Même si le médecin n’a pas le droit à sa retraite à taux plein, les pensions de retraite CARMF complémentaire et ASV seront liquidées à 100% pour une demande de retraite à 62 ans.
- Pour les périodes de service militaire, les médecins ont le droit au rachat des points CARMF complémentaire. Mais attention, si le médecin à des points IRCANTEC, il a le droit à la validation à titre gratuit des points IRCANTEC. C’est très souvent le cas. Evidemment, le fait de racheter des points CARMF complémentaire prive le médecin de la validation des points IRCANTEC.
Rachat de trimestres :
On entend trop souvent que le rachat de trimestre est cher : C’EST FAUX
C’est cher par rapport à quoi ? Si le médecin ne connait pas le montant exact de ses pensions, ni le nombre exact à racheter, comment peut-il déclarer que c’est cher ?
Il faut mettre en rapport le coût versus la perception anticipée de ses pensions avec un cumul emploi-retraite sans aucun plafond !
Surcote et décote :
Si le médecin affilié à la CARMF demande sa retraite à taux minoré, il va subir une décote de 1,25% pour chaque trimestre manquant, dans la limite de 20 trimestres. Le taux de la pension de retraite de retraite CARMF de base ne peut pas être inférieur à 75%.
En revanche si le médecin demande sa retraite après la date d’obtention de son droit à la retraite à taux plein, il bénéficiera d’une surcote de 0,75% pour chaque trimestre civil d’activité.
Toute cette connaissance règlementaire ne doit pas être négligée afin de pouvoir décider en toute connaissance de cause sur une base (carrière) vérifiée puisque ce choix vous porte pour 25 ans en moyenne.
C’est la raison pour laquelle notre équipe est composée d’experts et se tient à votre disposition pour toutes questions ou demandes de pré-diagnostic !
Wassim Alsayed
Expert retraite Origami&Co