Vos droits à la retraite reflètent toute votre vie professionnelle au travers des cotisations que vous avez payées mais aussi de certains aspects de votre vie personnelle.
Chaque activité, qu’elle soit salariée ou non donne lieu aux versements de cotisations sociales, dont les cotisations retraite, dans un ou plusieurs régimes obligatoires de base et complémentaire.
Le système français des retraites est un « mille-feuilles » d’articles de lois construit au fil du temps dont l’élaboration a été guidée par des volontés politiques qui ont pu se heurter à des volontés partisanes et corporatistes.
C’est pourquoi aujourd’hui, bien qu’ait été amorcé un processus de simplification de cet édifice par la fusion de certaines caisses, le panorama des organismes susceptibles de vous verser une partie de vos droits à la retraite reste très large : les connaissez-vous tous ?
De plus, à l’aube du « tout digital » et du lien qu’on peut qualifier de distant entre les assurés et les organismes de retraite, des informations se sont assurément perdues en chemin. Sans parler des rapprochements et des fusions de ces derniers, accompagnées de modifications législatives successives ont entraîné un regroupement et une conversion de vos droits acquis.
En raison de ces évolutions, nous constatons chaque jour des droits manquants sur les carrières de nos clients. Dans ce cas- là, c’est à vous d’apporter la preuve pour la période en cause, par la production de justificatifs tels que les bulletins de salaire par exemple : saurez-vous mettre le doigt sur toutes les anomalies ??
Il faut savoir que certaines situations volontaires ou involontaires génèrent aussi des droits à la retraite, comme le chômage indemnisé ou non, la maladie, l’invalidité ou bien encore l’expatriation.
Là encore, nous observons que ces périodes sont souvent « oubliées » par les caisses de retraite. Vous devez donc savoir que ces situations génèrent des droits puis retrouver dans vos archives des attestations ASSEDIC ou bien des attestations de versements d’indemnités journalières pour permettre le rétablissement de vos droits.
En 2003, a été instauré le droit à l’information. Ainsi, vous pouvez demander à tout moment un relevé de carrière, récapitulant l’intégralité de vos droits tels qu’ils sont connus par les caisses de retraite auxquelles vous avez été affilié. C’est le Relevé Individuel d’Information, ou RIS.
C’est le premier réflexe à avoir lorsque vous vous questionnez sur vos droits à la retraite : télécharger votre RIS sur le site officiel d’une caisse de retraite.
La deuxième étape est la plus alambiquée : comprendre le langage pour décoder les termes techniques des caisses et maitriser parfaitement la règlementation pour pouvoir vérifier dans le détail !
Chaque caisse indique pour chaque année d’affiliation les droits (points, trimestres, salaires …) validés et connus.
L’unique démarche à entreprendre consiste à pointer chaque année mentionnée afin de contrôler la cohérence des droits acquis en fonction de la situation professionnelle de l’époque : savez-vous comment se lit un bulletin de salaire ? Qu’est ce qui est soumis à cotisations retraite ? Connaissez-vous les plafonds et les tranches ?? détenez-vous les barèmes de coefficient de revalorisation ? Pour les professionnels libéraux, est-ce le chiffre d’affaire ou le revenu professionnel qui est pris en compte pour les cotisations retraite ?
Lorsqu’une erreur est constatée, vous devez sélectionner le justificatif qui fera foi auprès de l’organisme pour lui transmettre afin de rétablir vos droits.
Bien évidemment, lorsque la caisse de retraite a procédé à la rectification, il faudra là encore, contrôler la bonne application de la législation en vigueur.
Les pensions de retraite sont un véritable enjeu financier puisqu’en échange des cotisations obligatoires versées toute votre vie c’est la garantie d’un revenu jusqu’à la fin de vos jours, dont la moyenne de perception est de 25 ans compte tenu de l’espérance de vie.
La conséquence de cette reconstitution exhaustive est l’assurance de percevoir les bons montants mais aussi de les déclencher à la bonne date d’effet ! Sans oublier la pension de réversion pour votre conjoint survivant.
Etes-vous sûr que se lancer seul dans ces démarches sur un sujet si crucial est une bonne stratégie ? Ne pensez-vous pas qu’être accompagné par des experts intervenants exclusivement sur le sujet ne soit pas « plussss » que pertinent ?
Thomas Di Sotto, expert retraite Origami & Co